Fascinated both by the tales of Edgar Allan Poe and the imagery of
William Blake, Julien Fournié does not, however, tie himself in with such
movements as “dark fantasy” or Black Romanticism, and even less with
the gothic movement. He does not treat fashion as Francis Bacon did
painting, that is to say “for himself,” to quote the Irish artist. Nor can his
work on black be assimilated with that of a Goya. So what is behind
it? And what drives him to return time and again to these universes close
to the heart of the masters of writing and painting? Though Julien Fournié
may search for the trans guration of a martyr gure in his work, his
emotive creations are primarily constructed using technical knowledge
practiced in the purest of couture traditions, like those he opens up
through his active participation in the elaboration of virtual tools for
tomorrow’s fashion designers (with Dassault Systèmes’ FashionLab). Black
may haunt him but, unlike a Goya, the fashion designer is not looking
for his creations to be invaded by an emptiness leading to a non-being
or a non-sense. Passions may pervade the fabric and ooze into the
make-up but mastery reigns, as tones of black sing in his hands to make
the obscurity luminous.
A la fois fasciné par les contes d’Edgar Allan Poe et par l’imagerie d’un
William Blake, Julien Fournié ne s’assimile pourtant par au courant “dark
fantasy” ou au Romantisme noir, encore moins au mouvement gothique. Il ne
fait pas non plus de la mode comme un Francis Bacon faisait de la peinture,
c’est-à-dire “pour lui-même” selon les paroles de l’artiste irlandais. Son travail
sur le noir ne s’assimile pas plus à l’approche d’un Goya. Qu’y a-t-il donc
derrière ? Et qu’est-ce qui le conduit à revenir sempiternellement à ces univers
proches de ces grands maîtres de l’écriture ou des arts plastiques ? Si sur
son podium Julien Fournié cherche la trans guration du martyre, sa mise en
scène de l’émotion se construit d’abord autour de connaissances techniques,
celles qu’il pratique dans la plus pure tradition couturière, comme celles qu’il
défriche en participant activement à l’élaboration concrète d’outils virtuels
pour les créateurs de mode de demain (avec le FashionLab de Dassault
Systèmes). Si le noir le hante, au contraire d’un Goya, le couturier ne cherche
pas à ce que ses créations soient envahies par une béance qui s’ouvre sur
le non-être ou le non-sens. Les pulsions peuvent envahir le tissu, se répandre
dans le maquillage, mais la maîtrise règne et les noirs chantent sous sa main
pour rendre l’obscurité brillante.