
Ainsi, pendant qu’il était occupé à donner une belle forme à ses plantes
grimpantes avec un fil de fer de jardinier, l’idée lui est venue de le transposer
sur des vêtements pour leur donner une autre structure. La possibilité de
froisser les contours d’une chemise, de la laisser bien droite au niveau
du col ou de lui donner un look plus rock avec un jeu d’asymétrie, l’a
séduit. Il a couru à son atelier de couture, avec le fil de fer dénudé de
son caoutchouc vert, pour vérifier que cela soit envisageable sans abîmer
les tissus. « Tout a très bien fonctionné et c’est devenu ma signature ».
Un détail comme celui-ci, une matière, lui permettent souvent d’arriver à
une silhouette générale. « Certains créateurs vont penser et dessiner des
total look, ma créativité elle, s’exprime de façon plus anarchique… En
ce moment par exemple, je n’ai que des pantalons pour ma prochaine
collection, le reste suivra ! »
Il garde cependant une unité de couleurs comme le gris, le noir, le blanc
et, depuis peu, le bleu, le chocolat et le beige. Les créations seront donc
facilement associées en dernier lieu. Cette diversité de coupes combinée
à des tonalités homogènes est très appréciée au Japon, en Corée, en
Chine, en Russie, en France et on imagine aisément Johnny Depp ou John
Malkovich les porter.
Pourquoi ne pas en faire profiter les femmes, peut-on se demander. Tout
simplement parce que Franck Boclet n’oublie pas son objectif premier :
celui d’atteindre les quatre-vingts points de vente dans le monde avant de
se consacrer à une collection féminine. Il ne nous reste plus qu’à espérer
que ce soit bientôt chose faite !
photographie Anouchka de Williencourt
portrait en fil de fer