
D O I S E É P H É M È R E
L ’ A R D O I S E É P H É M È R E
par Sophie Faucillion
photographies Thibault Breton
Il est tard, le soleil, par rotation instinctive, a atteint l’autre pôle. Les ombres
sur l’ardoise magique s’affrontent et se projettent, dédoublant ou gommant
les protagonistes du champ vaste des traits. Désirer la métamorphose,
c’est tracer d’un fusain chimérique, de fards éphémères, les contours
de ces versatilités obscures en troublant le parcours des lignes désirées
éternelles même à l’aube levante…
Mercredi, 7 heures du matin, les traits spectraux s’achèvent et se brouillent.
Une obligation s’impose : ré-agiter l’ardoise et feindre d’autres galbes,
d’autres reflets vernis par une perpétuelle pixellisation poudreuse. Chanel,
Givenchy ou Yves Saint Laurent, peu importe, leurs illustres signatures,
elles, semblent demeurer inaltérables.